Tous les jours, nous vieillissons dans un monde de longévité inégalée. Un monde où, par excès de narcissisme absurde, on a casé les vieux (c’est-à-dire ceux que nous devenons un peu plus tous les jours) dans un espace mental et social où ils ne représentent que des pertes : perte d’autonomie, perte d’indépendance, perte d’inclusion, perte de performance, perte de pertinence et tutti quanti.
Face à ce point de vue quasi unanime, j’ai le regard qui tend vers le sol, jusqu’à en perdre mes forces. Mais malgré tout, je ressens le besoin de continuer à voir, à sentir, à comprendre pour continuer d’avancer et de rétablir un certain équilibre.
Alors, je lève les yeux.
Et je vois toutes ces personnes qui vivent le vieillissement et la vieillesse avec résilience, vitalité, sagesse et courage devant les difficultés. Ces personnes qui, avec la force tranquille des vivants qui durent et qui perdurent, continuent à exister, à avancer. Avec la force des glaciers, des plaques tectoniques et des feuilles d’arbres jeunes et millénaires.
Et c’est dans les yeux de toutes les personnes qui vivent le vieillissement et la vieillesse, dans le regard de celles et ceux aussi qui — quel que soit leur âge, avec les yeux ouverts de leur lucidité — agissent pour le mieux-être et la dignité des personnes aînées que je trouve le chemin pour voir et comprendre les forces qui résident dans leurs corps, leurs esprits, leurs âmes.
C’est dans leurs regards que je retrouve un mouvement qui me permet de voir et de révéler les forces qui résident dans les vieilles personnes et dans ceux qui les aident à vieillir.
Dans ces regards, il y a de l’énergie pour bâtir une forêt de cathédrales.
Des cathédrales de cœurs battants, de chairs vibrantes, d’os chantants, de bras aimants et de jambes qui sont nos racines. Qui sont là pour nous rappeler que nous sommes la suite du monde grâce, et seulement grâce à la force de ceux qui sont vieux. Des vieux qui sont là pour nous rappeler que la vie n’est pas seulement fragile — oh non ! — mais qu’elle comporte des forces incommensurables y compris dans ses difficultés.
Et c’est dans les yeux de toutes les personnes qui vivent le vieillissement et la vieillesse, dans le regard de celles et ceux aussi qui — quel que soit leur âge, avec les yeux ouverts de leur lucidité — agissent pour le mieux-être et la dignité des personnes aînées que je trouve le chemin pour voir et comprendre les forces qui résident dans leurs corps, leurs esprits, leurs âmes.
C’est dans leurs regards que je retrouve un mouvement qui me permet de voir et de révéler les forces qui résident dans les vieilles personnes et dans ceux qui les aident à vieillir.
Dans ces regards, il y a de l’énergie pour bâtir une forêt de cathédrales.
Des cathédrales de cœurs battants, de chairs vibrantes, d’os chantants, de bras aimants et de jambes qui sont nos racines. Qui sont là pour nous rappeler que nous sommes la suite du monde grâce, et seulement grâce à la force de ceux qui sont vieux. Des vieux qui sont là pour nous rappeler que la vie n’est pas seulement fragile — oh non ! — mais qu’elle comporte des forces incommensurables y compris dans ses difficultés.
Ouvrons nos yeux aux forces qui existent dans le fait d’être vieux et dans le fait de les aider. Mettons la lumière sur les forces, sur les bras et sur les cœurs de celles et ceux qui agissent pour le mieux-être des aînés.
Rappelons-nous que, même vieux, nous pouvons faire preuve de résilience, décider pour nous-mêmes, léguer des savoirs, risquer de nouvelles habitudes, nous mobiliser et oser le changement. Ce n’est pas toujours simple ni facile, mais c’est possible.
Retroussons nos manches et marchons pour, comme le dirait l’artiste montréalais Étienne Coppée, « regarder et écouter nos vies avancer » au rythme de nos pas, de nos mots, de notre empathie lucide, en écho à sa chanson Écoute.
Prenons le temps de les voir, de les aimer, de nous voir et de nous aimer, à travers les forces que toutes ces personnes portent en elles.
Soyons forts comme des vieux. Parce qu’il y a encore de la vie à vivre.