Consciente du problème, l’Université de Montréal veut apprendre aux futurs professionnels de la santé à mieux collaborer entre eux, avec les patients et avec leurs proches. Pour ça, elle a créé un cours bien spécial destiné à enseigner la collaboration… par la collaboration. Je voulais y assister. On m’a plutôt demandé d’y participer.

En ce mercredi matin de novembre, une belle agitation règne dans les nouveaux locaux de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, à la Place Dupuis. Pas moins de 1500 étudiants et 160 animateurs participent aujourd’hui à la toute nouvelle mouture d’un cours complètement repensé.

Mêlé au flot d’étudiants, je cherche la salle qui m’a été assignée. M’y attendent Chantale Breault, orthophoniste, et Tiffany Clovin, « patiente partenaire ». Elles seront les coanimatrices de cette session qui s’étirera sur une demi-journée.

Autour de la table se trouvent dix étudiantes (en forte majorité) et étudiants. Sciences infirmières, travail social, pharmacie, médecine, ergothérapie, psychoéducation, médecine dentaire : elles viennent des nombreux programmes de sciences de la santé de l’université.

On sent une certaine nervosité gagner les étudiants. Une nervosité que je partage. On m’a bien prévenu : on ne veut pas ici d’un journaliste observateur. Si je veux couvrir le cours, je dois me mouiller et y participer. Même si je n’ai aucun bagage en sciences de la santé.

«Le contenu qui se discute ici est confidentiel. Il faut être respectueux en tout temps. On va vous demander de vous dévoiler dans vos perceptions, dans vos impressions. Ça va donc créer un espace de vulnérabilité.»

-Chantale Breault, orthophoniste et coanimatrice de la rencontre